Les addictions par l’hypnose
Par quel tour de magie l’hypnose peut-elle vous permettre de sortir d’une addiction ? Il y a tellement de doutes et d’incertitude sur ces pratiques : Serait-ce si simple ? Est-ce que ça marcherait avec moi ? Suis-je suffisamment hypnotisable ? Comment ça peut agir ?
Pour commencer, je dirais que toute personne sous l’emprise d’une addiction est déjà sous hypnose. La difficulté serait alors de sortir de ce cauchemar et du sommeil associé, un sommeil les yeux grands ouverts. En effet l’hypnose est fortement connotée, toutes sortes de suppositions, de peurs et d’idées reçues se sont construites autour d’un phénomène inconnu. La peur est le principal frein pour accéder au changement. La plus grande difficulté est de s’autoriser à changer. Une partie de chaque être appelée inconscient est le maître des comportements automatiques. L’hypnose, en fait, s’adresse à cette partie sensible reliée directement à l’imagination, à la créativité et aux émotions. « Plus on veut, moins on peut ! » disait Emile Coué, « Quand conscient et inconscient sont en opposition, dans cent pour cent des cas, l’inconscient l’emporte… ». L’hypnose est un processus naturel où l’être rassemble ses ressources, accède à son inconscient et retrouve son intégrité par ses propres richesses.
L’hypnose est un jeu, l’inconscient se comporte comme un enfant de quatre ans. Il suffit de jouer avec lui simplement pour l’amener à comprendre la vie sous un éclairage différent. Cet enfant intérieur fait toujours de son mieux par rapport à ses propres expériences du passé. Il s’efforce de répondre au mieux aux circonstances actuelles par des réflexes automatiques. Lorsqu’un bruit soudain vous fait sursauter, la réaction est spontanée. Le cerveau rationnel va analyser avec un temps de retard l’origine de ce bruit. Puis la décision à prendre en fonction va être élaborée. Si un danger est identifié, l’adrénaline est déjà présente pour permettre la lutte ou la fuite. Le corps est piloté par l’inconscient dans tous ses mouvements, qu’ils soient volontaires ou non. Réfléchissez bien à la manière de faire bouger un doigt, pouvez vous consciemment savoir quel muscle intervient ? Pas plus que vous ne maitrisez le rythme cardiaque. Vous pouvez bouger les dix doigts et parler en même temps sans connaitre le fonctionnement d’un seul de vos doigts.
Une zone de confort (souvent très inconfortable) s’est bâtie autour de la personne addicte. Dans le fonctionnement en usage dans nos sociétés, il faut se battre contre un problème et tout mettre en œuvre pour éradiquer ce problème. Il faudrait alors se battre contre l’addiction. Venir lutter contre cette muraille dans laquelle la personne s’est enfermée. Il faut prendre des outils de forgerons pour couper les chaînes ainsi construites. Les addictions sont souvent extrêmement préjudiciables à l’individu comme à ses proches, c’est vrai. Certaines substances sont addictives, c’est-à-dire qu’un ressenti physiologique de manque existe en cas de privation. Dans ce cas il est nécessaire d’emprunter un chemin de retour à la normale. Cette addiction va aller de pair avec la personnalité qui s’est construite autour de cette addiction. Une étiquette est collée immédiatement par l’entourage et par l’ensemble de la société culpabilisante... La personne est associée à l’addiction, comme le plombier n’est plus un être, il est devenu un plombier ! Il a perdu son identité. Qui êtes-vous ? Je suis plombier. Résultat, s’il perd son job ou s’il arrive à la retraite il est mort.
Par l’hypnose, mon approche est totalement différente. J’aime décoller les étiquettes. Il est bien sur requis que le moi rationnel soit d’accord pour effectuer le travail de surveillance bienveillante du chemin à parcourir vers la liberté. Si la personne est trop faible mentalement, un centre spécialisé ou des réunions fréquentes peuvent être nécessaires. L’hypnose est un outil majeur pour apporter des transformations souvent étonnantes, extrêmement rapides et de toute façon profitables. Ce n’est pas non plus un coup de baguette magique. Le libre arbitre reste de mise. Le client est au cœur de son processus de transformation.
Se libérer d’une addiction selon ma vision de l’hypnose, c’est s’éveiller à sa capacité à retrouver sa propre liberté, aspirer à la liberté et prendre plaisir à la retrouver. Ce n’est absolument pas s’enchaîner davantage à un problème en le diabolisant. Une attirance compulsive est un leurre, quels que soient les effets produits sur la personne. Elle ne fait que combler temporairement un vide émotionnel. Ces compulsions peuvent être extrêmement préjudiciables certes mais l’addiction en tant que telle n’a aucun pouvoir en dehors de celui que nous voulons bien lui accorder. Plus nous sommes en lutte contre un problème, plus il grossit et plus la liberté s’éloigne. Alors, par l’hypnose, le jeu à jouer est de retrouver sa liberté en éliminant les pièges que l’inconscient avait érigés.