Trans-former la phobie en confiance
Les mécanismes de l’hypnose.
Il est remarquable de voir comme une peur latente peut se transformer de manière subtile en réaction anxieuse par un glissement subtil et progressif vers une véritable phobie.
J’ai des demandes régulières en hypnose sur ces phénomènes définis comme phobies. Comment s’en libérer ? Pourquoi l’hypnose fonctionne ? Combien de temps faut il pour transformer ces réactions émotionnelles ? Pouvons-nous réellement changer ? Est-il envisageable de transformer une situation entrainant une réaction phobique en plaisir ?
Sur le plan technique, une phobie est un phénomène neurologique de communication entre différentes parties du cerveau. La phobie est expliquée au niveau cérébral. Un mécanisme rationnel neuronal connu qui conduit à un comportement irrationnel. Une personne développe un inconfort vis-à-vis d’une situation donnée, ce phénomène s’amplifie jusqu’à devenir un réel handicap. Parfois il est intégré dans la petite enfance dans la relation aux parents ou à l’environnement même avant la naissance.
Nous vivons dans un monde magique où l’esprit rationnel et cartésien a parfois besoin de contrôler l’incontrôlable. Et comme le disait très justement Emile Coué « Plus on veut, moins on peut » Quand le conscient et l’inconscient sont en opposition, dans cent pour cent des cas, c’est l’inconscient qui l’emporte. En effet, nous fonctionnons à quatre vingt dix huit pour cent grâce à ce que nous pouvons appeler l’inconscient. Tout le fonctionnement du corps est « automatique ». Le moindre mouvement musculaire se produit par l’intention de bouger. Nous pouvons par exemple consciemment constater le mouvement d’un doigt mais en aucun cas être consciemment à l’origine du pilotage des muscles mis en jeu.
Cet inconscient, qui nous anime est bien trop largement méconnu. Il est dommage de ne pas connaitre le fonctionnement de l’un de nos principaux instruments qui est à l’origine de notre fonctionnement physique et émotionnel. Il y a urgence à s’éveiller à son propre inconscient. Il y a urgence à utiliser à bon escient les facultés innées de soi. Prendre soin de s’éveiller à notre propre fonctionnement demande de la vigilance, de la réflexion, de l’introspection, un peu de formation aussi. Nous ne sommes pas formés de manière massive à ces techniques. Une peur des dirigeants actuels de ce monde peut-être ? Des êtres éveillés seraient difficiles ou même impossible à manipuler.
Notre inconscient fonctionne comme un enfant de 4 ans, il n’a pas la notion du temps, il ne connait pas la négation, il est vif, spontané et joueur. Il prend les mots au pied de la lettre, dites-lui « ne penses surtout pas à une pomme verte » et il forme aussitôt une pomme dans votre esprit, de quelle couleur est-elle ? Verte ! Il va très vite, il capte par les cinq sens plus de deux mille informations par secondes. Il a cette faculté d’imagination, de visualisation, de créativité, Inutile de lui répéter les informations. Il voit, perçoit, entend, sent et goûte en permanence. Le conscient lui ne collecte que quelques bribes, environ sept informations par secondes qu’il ne retient que durant les vingt secondes utiles à la gestion du moment. C’est un bon instrument, un excellent serviteur mais un très mauvais maître…
Quand une personne se met en stress de manière récurrente pour une situation donnée, des images, des sensations s’intègrent comme négatives au fil du temps. L’inconscient n’oublie rien, il collecte ces données et en fait une base sur laquelle il établit son fonctionnement. Quand le rationnel perçoit une situation comme dangereuse, il va au fil du temps aider l’inconscient à imprimer l’information, l’amplifier jusqu’à la rendre insupportable. Les techniques dites d’hypnose alliées à la PNL actuellement disponibles existent pour en sortir en une séance. Les bénéfices secondaires qui en découlent dans la conscience d’être plus conscient de soi et de son environnement sont magnifiques également.
Un être humain est presque systématiquement formaté dès la petite enfance. Les années qui précèdent l’âge de raison, sept à onze ans sont vécues majoritairement en auto hypnose, soit dans le cerveau droit. Les attitudes, suggestions, réactions des parents, de la famille, des amis, des enseignants s’impriment dans l’inconscient dès le plus jeune âge. Viennent ensuite des expériences parfois banales pour un adultes qui resteront traumatisantes pour un enfant. Une simple mise en couveuse quelques heures sans maman peut être perçue comme un abandon, un danger de mort. Cette expérience restera comme un mal être qui pourra insidieusement durer jusqu’à être libéré et mis au passé des années plus tard ou bien jamais.
Les transports sont à l’origine de nombreuses demandes en hypnose. Lorsqu’il m’est arrivé de prendre l’avion, j’ai remarqué que de nombreuses personnes ne pouvaient dissimuler un état de tension nerveuse, de stress, et parfois de tension extrême. Pour beaucoup il n’est pas question de fermer l’œil. D’un point de vue rationnel, s’élever dans une machine volante à dix mille mètres d’altitude est un exercice périlleux. Il est vrai que ces avions de tourisme ont une capacité pour planner digne de celle d’un fer à repasser. Ces avions ne tiennent en vol que grâce à la poussée constante des réacteurs. Une panne et c’est la chute. Oui, bien sûr, et s’il était possible de le vivre différemment ?
Parmi les peurs du transport il y a aussi celle des trajets en voiture, peur de conduire ou de se laisser conduire. Ce qui revient à rendre chaque trajet angoissant. La vigilance est permanente, la fatigue s’installe, la personne devient irritable, le conducteur ou les passagers irrités ! Le stress est très communicatif
Pourtant la solution existe. C’est un changement de paradigme. Quand en hypnose l’âme agit ! Si la perception n’était plus la même… ? Il faut le croire pour le voir et non pas l’inverse, n’est-ce pas ? Comme l’a dit Albert Einstein, « c’est de la folie de prendre toujours le même chemin et espérer un jour arriver à une autre destination, ! » Et il avait raison, bien sûr. Même en ce qui concerne la peur dans les transports, quels qu’ils soient. Etre serin est plus qu’une absence de peur ou de l’inconscience. Voir la vie avec une élévation nouvelle peut être nécessaire. Inutile pour cela de faire l’autruche, ce n’est pas sortir du problème. Il ne faut jamais prendre un problème au même niveau que le problème. La lumière chasse l’obscurité. Sortir d’un problème, c’est aussi trouver une nouvelle voie de la liberté. C’est prendre plaisir à suivre un nouveau chemin.
Et si, une fois la réaction neurologique de phobie éliminée, c’est-à-dire les connexions rationnelles rétablies, de nouvelles connexions de plaisir à vivre et à dépasser la situation se mettaient en place ? Alors là, que du bonheur : Vivre la situation liée initialement à une phobie avec plaisir !
C’est aussi ce vers quoi j’aime accompagner chacun sur son chemin particulier. Le levier le plus puissant dans toutes les situations, ce n’est pas la lutte contre le problème, mais le plaisir à atteindre et à vivre la solution. Mère Thérèsa disait à ce propos « Si vous êtes contre la guerre, foutez-moi la paix. Si vous êtes pour la paix, appelez-moi, je serai avec vous » Alors je vous invite dans tous les cas à cultiver la paix en vous. Nous sommes des êtres humains, pas des « faires » humains. Nous devons en permanence faire des choix, même une absence de réponse et en soi une réponse.
A propos de choix, il me vient une idée, juste une parenthèse… Les mots « interdit et obligatoire » sont des termes violents et arbitraires. Prenez soin de vous, vous êtes la personne la plus importante en ce monde ! Personne ne peut jouer votre rôle et rayonner qui vous êtes à votre place. Alors sentez vous légitime dans vos choix, bien sûr en toute bienveillance pour autrui.
Sortir d’une situation limitante est un élan vers le vrai soi. Un peu plus haut, j’ai écrit, le monde est magique. Nous nous sommes fait convaincre qu’il faillait avoir, faire puis être. La vérité se trouve dans le processus inverse, il est bon d’être, de faire et accessoirement d’avoir. Si nous pouvions tous sur cette planète atteindre cette aspiration, y participer et tendre à réaliser cela, ce monde deviendrait enfin civilisé.
Il n’est pas de hasard, il est des rendez-vous… Si vous lisez ceci, jusqu’ici, c’est que vous en êtes déjà conscient. Personne ne peut comprendre ce qu’il ne sait déjà. Des dizaines de livres indiquent que le hasard n’existe pas. Un accident est vécu de manière généralisée comme un hasard malencontreux. Comme si les protagonistes n’y étaient absolument pour rien… Alors, soit il est urgent de brûler tous ces livres ; il est vrai que le papier ne refuse pas l’encre, soit chacun est libre de faire ses choix dans les concepts qu’il souhaite conserver, entretenir et expérimenter.
Le libre arbitre est fondamentalement la chose la plus importante en ce monde. Chacun doit dans sa conscience faire le chemin de sa naissance à sa mort de la manière qui lui convient. Et, quel que soit son choix, c’est juste ainsi. Mais si nous sommes totalement à même de savoir de manière scientifique et avérée qu’il y a une relativité du temps, de la matière et de l’espace, que nous pouvons être conscient à la fois de l’infiniment grand comme de l’infiniment petit, que nous vivons sur une planète qui semble ronde et qui tourne autour d’un soleil, que les dernières découvertes indiquent que tout cet ensemble tourne autour d’un soleil central, que notre galaxie n’en est qu’une parmi tant d’autres, que la terre tourne sur elle-même et effectue une révolution complète chaque vingt-quatre heures, que notre vitesse actuelle en France est de mille quatre-vingt kilomètres à l’heure et que la vitesse de la terre autour du soleil est de cent huit mille kilomètres à l’heure… et que personne n’est à même de contrôler tout cela… il y a une bienveillance évidente de la vie envers nous et envers la vie qui nous anime. Cela démontre qu’il existe une extraordinaire précision dans les mécanismes qui animent le vivant, du système cellulaire dans sa constitution jusqu’à l’infiniment petit juqu’au au système galactique dans son immensité.
Au vu de toutes ces évidences tangibles, il est par extension aussi évident de savoir que nous ne maitrisons pas grand-chose par nos facultés conscientes. C’est aussi pour cette raison que de nos jours les thérapies de l’esprit, l’hypnose, la méditation… ont toute leur place pour retrouver la nôtre ici et maintenant.
Ces « thérapies » qui sont en fait des auto-thérapies ne guérissent personne, elles auto guérissent la personne qui les pratique. Redécouvrir ces facultés de se laisser porter par la vie plutôt que de se trouver dans le contrôle et dans la lutte envers la vie est comme de prendre un canoé pour se laisser porter par le courant et descendre la rivière plutôt que de prendre la direction de sa source et ramer jusqu’à épuisement.
Il y a pour ma part une motivation évidente à voir chacun s’éveiller et à m’efforcer en permanence à m’éveiller moi-même. Nous sommes tous en chemin, sachant intimement que certains principes sont justes, d’autres erronés. C’est une expérience à vivre. Personne ne peut prétendre être arrivé : « Comment sais-tu que ta mission sur terre n’est pas terminée… ? Si tu es encore là, c’est qu’elle ne l’est pas » Richard Bach.
Le bonheur n’est pas au bout du chemin, le bonheur, c’est le chemin lui-même. Et si ces phrases inspirantes sont dénigrées par certain comme étant des phrases « toutes faites », libre à eux, pour moi elles sont des panneaux indicateurs qui nous ont été proposés pour éclairer le chemin. Ce que nous lisons ce sont les mots mais que l’essentiel est invisible pour les yeux, il est nécessaire de lire entre les lignes, on ne voit bien qu’avec le cœur.
Pour terminer, je dirais que « tout ceci pourrait être faux » épilogue d’un livre que j’ai beaucoup aimé, c’est aussi ce qui en fait la magie. S’éveiller à sa véritable nature et contribuer à éveiller chacun à la sienne est urgent. Certains, sur le plan du climat, disent « il y a urgence ; ça chauffe. » Le climat et les conditions atmosphériques sont à l’image des consciences individuelles qui constituent la conscience collective. La liberté, le libre arbitre et le choix de chaque être sur la terre compte. Un mot prononcé produit une onde, comme une pierre qui tombe dans un lac, elle diffuse l’information à l’infini. Nous devenons ce qui nous nourrit, que choisirez vous de laisser pénétrer vos sens et votre corps ?
Une dernière idée à partager : Et probablement le plus important, un souvenir des évangiles « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche d’un homme qui le souille mais ce qui en sort ». Les mots sont à l’origine des maux. Quand nous prononçons un mot, il faut le sens kinesthésique, nous le visualisons, l’imaginons, le pensons et il nous revient aux oreilles, nous l’entendons. Les sens mobilisés font qu’il s’imprime dans l’inconscient. Nous avons semé, il n’y a plus qu’à récolter. Je vous souhaite de semer de belles graines et d’obtenir une récolte riche et abondante.